25 janvier 2025, 17h : La Lyre de Fauvel, sortie de résidence

Le Roman de Fauvel est une allégorie satirique et mise en garde dénonçant les excès des puissants et de la société à l’époque de la fin du règne de Philippe IV le Bel (1314) et de ses fils. Écrit en premier lieu par Gervais du Bus, un notaire de la chancellerie royale, le roman est rapidement repris avec une longue interpolation par un autre notaire de la chancellerie identifié comme Chaillou de Pestain. Cette reprise a vraisemblablement émergé en conséquence de la crise du royaume qui a suivi la mort de Philippe Le Bel sous le règne de ses fils, derniers rois capétiens. Cette version augmentée se trouve sublimée dans un luxueux manuscrit de grand format avec 78 enluminures et entre 130 et 169 pièces lyriques, faisant de cet objet une œuvre d’art unique à plusieurs niveaux d’expression, un véritable trésor réalisé vers 1317-1321 aujourd’hui conservé à la Bibliothèque Nationale de France (français 146). Le propos du roman sous forme de fable animalière allégorique, à l’instar du prédécesseur Roman de Renart, relate l’ascension nauséabonde d’un cheval nommé Fauvel – allégorie de la corruption du pouvoir et de l’hypocrisie. Les six lettres de FAUVEL sont l’acronyme de six vices : Flatterie, Avarice, Vilenie, Variété (inconstance), Envie, Lâcheté. Dans ce monstrueux personnage, on pourrait reconnaître certaines figures historiques comme le pape Boniface VIII, les Chevaliers du Temple, mais surtout un certain Enguerrand de Marigny – puissant ministre de Philippe le Bel – tombé en disgrâce et pendu au gibet royal de Montfaucon à Paris en 1315. 

La Lyre de Fauvel n’est autre qu’une sélection de musiques choisies parmi les pièces lyriques insérées dans le manuscrit. Ces réalisations musicales savantes (motets polytextuels, ballades, lais à une, deux et trois voix) côtoient versets, conduits, antiennes et aussi de sottes chansons grivoises. Cette grande variété constitue une véritable anthologie musicale embrassant le XIIIe siècle jusqu’aux nouveautés audacieuses des débuts de l’Ars nova de Philippe de Vitry vers 1320. Si certaines pièces ont été composées spécifiquement pour le roman, d’autres sont des pièces déjà existantes ayant été modifiées par circonstance. Cet ensemble musical constitue une véritable caisse de résonance aux textes français et latin du roman. 

Ce concert est la première étape d’un projet aboutissant vers une représentation dramatique plus conséquente prévue pour 2026.

Les chanteurs de l’ensemble Diabolus in Musica :

Marie Pouchelon

Camille Bonnardot

Branislav Rakic

Yann Rolland

sous la direction et l’accompagnement aux vièles de Nicolas Sansarlat.

https://www.diabolusinmusica.fr

Tarif : 15€ / 10 € pour les adhérents de l'Association Artifices / 5€ pour les - 18 ans

Renseignements par mail : laturbine.org@gmail.com / ou par téléphone : 07.88.51.54.55
Billetterie sur place