Du baroque naturaliste pour petits et grands

Les Mystérieuses sonates du Rosaire


Alice Julien-Laferrière, violons

Hager Hanana, violoncelle piccolo

Mathieu Valfré, orgue et clavecin


La musique pour violon de Heinrich Ignaz Franz von Biber (1644-1704) pousse la virtuosité de cet instrument à son extrême, et par-delà les siècles nous sommes toujours autant transportés par la démesure baroque de son œuvre, la folie géniale de ses affects et de son inventivité propre au stylus fantasticus. Cette démesure se retrouve dans l’usage de la scordature, ou désaccord du violon, qui n'est jamais allé si loin que dans le célèbre recueil des Sonates du Rosaire, également connues sous le titre Les Sonates du Mystère, composées vers 1678. 


Voici comme Biber présente ce recueil dans la dédicace faite au prince-archevêque de Salzbourg : 


“Voici un recueil de pièces de toutes sortes pour lesquelles j'ai réglé les quatre cordes de ma lyre de quinze manière différentes : sonates, préludes, allemandes, courantes, sarabandes, airs, une chaconne, des variations, etc. avec basse continue, travaillées avec le plus grand soin et la plus grande recherche que mes dispositions ont permis. Si vous voulez connaître la clef de ce nombre, la voici : j'ai consacré le tout à la gloire des XV Mystères Sacrés que vous honorez avec tant d'ardeur.” 


En effet, il demande au violoniste de s’accorder de 15 manières différentes pour interpréter ces pièces se succédant comme un chemin de croix. Puisqu'il est question de Mystères, outre toute la symbolique qui se retrouve dans sa musique, quoi de plus mystérieux pour un musicien que ces partitions que l’on ne peut entendre sans avoir le violon en main ? Avec ces différents accords, la partition reste illisible pour les yeux, nécessitant d’être jouée pour que la mélodie soit révélée.


Alice Julien-Laferrière puise dans ces mystères joyeux, douloureux et glorieux pour proposer un chemin personnel et intime au sein de cette œuvre, accompagnée de Mathieu Valfré à l’orgue et d’Hager Hanana au violoncelle piccolo. C’est cette dernière qui nous mènera vers l’unité et la douceur ultime en interprétant la Passacaille de l’Ange gardien dans une version inédite sur cet instrument.



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